Salaire minimum et négociation collective : La directive européenne montre la voie à suivre

Le Parlement européen a adopté la directive sur le salaire minimum et la négociation collective, qui entre désormais dans le droit communautaire. UNI Europa célèbre les mesures concrètes prises pour renforcer la démocratie au travail.

NOUVEAU : Le Parlement européen a adopté la directive sur les salaires minimums et les négociations collectives, qui entre désormais dans le droit communautaire.

Une avancée importante : l'UE reconnaît le rôle central de la négociation collective et fixe l'objectif d'une couverture de 80 % pour tous les pays. pic.twitter.com/e6pH6GTntr

- UNI Europa (@UNI_Europa) 14 septembre 2022

Oliver Roethig, secrétaire régional de UNI Europa, a déclaré :

"Cette directive est un pas en avant important. Elle ouvre la voie à une Europe dans laquelle chacun peut travailler dans la dignité et s'offrir une vie décente. Plus important encore, elle confère un rôle central à la négociation collective.

La négociation collective est le principal outil permettant aux travailleurs d'obtenir des améliorations en matière de salaires et de conditions de travail. C'est pourquoi le nouvel objectif d'atteindre 80 % est si important. Les États membres devront présenter des plans d'action nationaux pour atteindre cet objectif.

Les entreprises ne peuvent plus être autorisées à réduire la concurrence en réduisant leurs travailleurs au silence et en s'attaquant à leurs salaires et à leurs conditions de travail. Cela doit marquer un tournant pour l'Europe. La seule façon d'y parvenir est d'établir des négociations collectives sectorielles. Le secteur des services représente la plus grande partie de la main-d'œuvre et souffre d'une négociation collective relativement faible. Il devra faire l'objet d'une attention particulière pour atteindre 80 %.

Pour atteindre le nouvel objectif de l'UE, il faudra agir. Notamment au niveau de l'UE, où la législation sur les marchés publics devra être modifiée afin que les entreprises ne soient plus incitées à saper les négociations collectives. Les marchés publics passés avec des entreprises privées représentent 14 % du PIB de l'UE.

Nous demandons qu'il n'y ait pas de contrat public sans négociation collective. Ce simple changement peut permettre de garantir le droit fondamental à la négociation collective des travailleurs de ces entreprises. C'est le fruit le plus facile à cueillir et l'instrument le plus simple pour que l'UE agisse en faveur de son nouvel objectif.

L'UE a fait aujourd'hui un grand pas dans la bonne direction. Elle doit maintenant donner l'impulsion en exigeant que tous les marchés publics soient soumis à la négociation collective."