Les syndicats de travailleurs de toute l'Europe ont lancé une campagne pour que l'UE n'accorde des marchés publics qu'aux entreprises ayant conclu des conventions collectives avec leurs travailleurs.
La suppression des droits de négociation collective des travailleurs a un coût à la fois pour les travailleurs et pour la société. Dans le secteur des services, nos recherches montrent que les travailleurs exclus des conventions collectives dans l'UE perdent 25 milliards d'euros par an en salaires et que les recettes publiques perdent 28 milliards d'euros par an en impôts et en cotisations de sécurité sociale.
La couverture des négociations collectives diminue en Europe : en 2010, 72 % des travailleurs étaient couverts par des accords sur les salaires, en 2018, ce chiffre est tombé à 66 % des travailleurs couverts. De plus en plus d'entreprises se retirent des conventions collectives sectorielles, notamment sur les salaires.
L'UE peut jouer un rôle important pour changer cette situation. Les marchés publics constituent un levier important. Ils représentent 14 % du PIB de l'UE, soit 2 000 milliards d'euros. Actuellement, les règles de l'UE en matière de marchés publics sont biaisées de manière à favoriser le prix par rapport à toute autre considération. Dans ces conditions, les entreprises se tournent systématiquement vers la dégradation des conditions de travail en supprimant les droits fondamentaux de négociation collective de leurs travailleurs.
Au cours de la 9e législature (2019-2024), plus de 180 membres du Parlement européen se sont engagés à soutenir la campagne. En conséquence, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé une révision de la directive européenne sur les marchés publics au cours du prochain mandat de la Commission. La campagne vise maintenant à s'assurer que la révision sera sociale. Le soutien des nouveaux membres du Parlement européen est donc crucial. Vous pouvez soutenir la campagne en signant l'engagement dès maintenant.