Après l'interdiction du lobbying d'Amazon, UNI a coordonné la visite de députés européens aux travailleurs et aux syndicats de quatre pays.

Le 12 avril 2024, les eurodéputés S&D ont rencontré des travailleurs d'Amazon et des représentants syndicaux en Allemagne, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas afin d'entendre les récits de première main des employés et de discuter de la manière de leur donner les moyens de s'opposer à l'exploitation et aux abus d'Amazon.

Agnes Jongerius, porte-parole du groupe pour l'emploi et les affaires sociales, s'est rendue à Almelo, les vice-présidents Gaby Bischoff et Marc Angel ainsi qu'Udo Bullmann à Francfort, Iban García del Blanco à Madrid et Brando Benifei à Milan.

Ils se sont engagés à prendre des mesures supplémentaires pour que la multinationale paie des salaires décents et respecte les droits des travailleurs. Amazon doit respecter pleinement les règles et les valeurs européennes si elle veut faire des bénéfices en Europe. Il s'agit notamment de mettre fin à l'antisyndicalisme d'Amazon, d'empêcher l'utilisation abusive de l'intelligence artificielle et de la surveillance sur le lieu de travail et de subordonner les marchés publics attribués à Amazon à l'engagement de l'entreprise dans des négociations collectives.

Comme l'a déclaré un travailleur lors de l'une des réunions: "Tant qu'Amazon pensera qu'elle peut agir en toute impunité et qu'elle ne craint aucune conséquence, rien ne changera."

En février, des membres du Parlement européen ont interdit aux lobbyistes d'Amazon d'entrer librement au Parlement après que l'entreprise a refusé de participer à une audition parlementaire et a annulé la visite officielle de parlementaires venus observer les conditions de travail dans ses entrepôts.

Oliver Roethig, UNI Europa Secrétaire régional, a déclaré :

"Après avoir refusé de se soumettre au contrôle démocratique des députés européens, Amazon a interdit à ses lobbyistes l'accès aux locaux du Parlement. Aujourd'hui, nous sommes heureux de voir les parlementaires aller plus loin : si Amazon ne veut pas venir au Parlement européen, les eurodéputés iront directement à la rencontre des travailleurs et de leurs représentants syndicaux.

"Lors d'une journée d'action dans quatre pays européens, coordonnée par UNI Europa, les parlementaires ont appris comment l'Union européenne peut soutenir leur lutte contre l'antisyndicalisme d'Amazon et pour de bonnes conditions de travail et de rémunération."

Agnes Jongerius, porte-parole S&D pour l'emploi et les affaires sociales, a déclaré

"Alors que le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, qui a récemment récupéré le titre de personne la plus riche du monde, est occupé à conquérir l'espace, ses travailleurs luttent pour atteindre des objectifs de performance inhumains dans des conditions abominables pour un salaire de misère. Nous avons entendu des cas horribles d'exploitation dans les témoignages des travailleurs lorsqu'ils se sont adressés à nous au Parlement en janvier. Le moins qu'Amazon puisse faire est de respecter pleinement les droits des travailleurs, en se conformant aux règles et aux valeurs européennes.

"Nous exigeons qu'Amazon cesse d'exploiter les travailleurs et les faux indépendants, et en particulier qu'il arrête d'utiliser la surveillance massive et l'IA pour abuser des employés et porter atteinte à leur vie privée. En outre, Amazon doit respecter le modèle social européen et les syndicats, ce qui signifie s'engager dans des négociations collectives, en particulier si l'entreprise veut continuer à recevoir des contrats publics. Nous continuerons à nous battre pour que le démantèlement des syndicats devienne un crime et pour réprimer les tentatives d'Amazon de perturber et d'affaiblir les syndicats."

La journée d'action coordonnée par UNI Europa a été couverte par les médias anglais, allemands, italiens et néerlandais.