Négociations collectives : La Roumanie montre la voie

Une nouvelle loi sur la négociation collective et le dialogue social est entrée en vigueur en Roumanie le 25 décembre dernier. Après des années de déclin dû à la politique, cette loi est le résultat d'un travail intense sur le terrain de la part des travailleurs et de leurs syndicats et d'un soutien clair de l'Union européenne à la démocratie sur le lieu de travail. Il s'agit d'un excellent exemple de mise en œuvre de la directive de 2022 sur les salaires minimums et les négociations collectives, qui peut servir de modèle à d'autres pays de l'UE. La Commission doit en tirer les leçons et agir pour faire avancer la négociation collective dans tous les États membres.

Toutefois, la pression en faveur de la réforme en Roumanie n'est pas venue uniquement d'en haut. Sur le terrain, les syndicats roumains ont activement innové dans leurs pratiques de négociation collective ces dernières années, l'exemple le plus clair étant l'accord conclu dans le secteur bancaire en 2018. Des années après le démantèlement des négociations collectives sectorielles, la fédération syndicale bancaire roumaine, la FSAB, a négocié un accord avec l'organisation patronale nouvellement créée, le CPBR. Grâce à d'intenses efforts d'organisation, soutenus par UNI Europa, les travailleurs du secteur bancaire et leur syndicat ont obtenu des avancées majeures en matière de salaires, d'indemnités de licenciement, de formation en cours d'emploi, de congés et, last but not least, de pauses déjeuner communes garanties. En surmontant les obstacles législatifs à la conclusion d'accords sectoriels, les partenaires sociaux roumains (syndicats et employeurs) ont démontré leur volonté de négocier au-delà du niveau de l'entreprise.