"Il s'agit de renforcer le pouvoir collectif des travailleurs.

Barbara Teiber s'est adressée au Congrès de la CES le 24 mai 2023. Elle est vice-présidente de UNI Europa et secrétaire générale de Gewerkschaft GPA.

Vous trouverez ci-dessous une transcription en anglais de son intervention :

Chers collègues, même en période de changement, de bouleversement et de crise, il est toujours important de s'arrêter un instant et de regarder ce que nous avons accompli.

La force de nos membres, de nos syndiqués, nous donne le pouvoir d'améliorer les conditions de travail et de vie de centaines de milliers de travailleurs à travers l'Europe et de créer une transformation. En tant que mouvement syndical, nous nous élevons chaque jour contre la cupidité de ceux qui possèdent déjà un pouvoir, un argent et une influence infinis.

Et c'est une chose dont nous pouvons également être fiers en tant que mouvement syndical. Nous sommes les bons et nous sommes le mouvement pour la justice. Et en tant que mouvement pour la justice, nous savons aussi ce qui doit changer pour pouvoir au moins développer les salaires et les conditions de travail, pour pouvoir développer les droits du travail en Europe, pour réaliser la transformation. Dans de nombreux secteurs, dans de nombreuses régions, il y a actuellement une pénurie de main-d'œuvre et cela doit nous rendre confiants.

Nous devons mettre à profit cette période pour rendre le monde du travail plus équitable, dans l'intérêt du plus grand nombre. Le moment n'a jamais été aussi propice pour lutter en faveur d'une augmentation des salaires, d'une réduction du temps de travail et d'un plus grand respect pour toutes les travailleuses d'Europe. L'augmentation des salaires minimums légaux est importante. C'est mieux que rien. Mais ce dont nous avons enfin besoin, c'est d'une politique dans tous les États membres, également exigée par l'Union européenne, qui nous permette enfin d'appliquer les conventions collectives dans tous les domaines et d'une stratégie européenne du marché du travail qui empêche toute concurrence en matière de dumping salarial.

Et s'il a été dit que nous sommes bien sûr contre les paquets d'austérité, contre les économies, contre une politique budgétaire contre le plus grand nombre, alors nous devons aussi dire partout où nous apparaissons qu'il faut plus d'argent et qu'il doit être payé par ceux qui ont une quantité infinie d'argent, les super-riches. Nous devons appeler tout le monde par son nom. Les riches deviennent de plus en plus riches et ils doivent payer pour un bon État-providence, pour une Europe sociale. Nous devons faire payer les bonnes personnes. Les super-riches qui sont de plus en plus riches. Et d'ailleurs, ce serait aussi la meilleure et la plus juste des taxes sur le CO2.

Chers collègues, en tant que syndicats, nous ne devons pas nous limiter à façonner le monde du travail. En tant que syndicalistes, nous avons toujours été les défenseurs de la démocratie et nous nous sommes opposés et battus contre la dictature, le fascisme et les tendances totalitaires. C'est pourquoi nous devons être conscients qu'en période de guerre brutale sur notre continent, nous devons vraiment nous retourner contre les nationalistes et les populistes qui accusent toujours l'UE de tous les maux.

Nous battons-nous pour une Europe sociale, dans laquelle le principe de base selon lequel les libertés des entreprises priment toujours sur les droits sociaux doit enfin prendre fin ?

Ensemble, nous sommes forts. La solidarité pour toujours. Je vous remercie de votre attention.